Le but du cycle « Découvrir la Philosophie – Portes Ouvertes au Laboratoire d’Expériences de Pensée du Département de Philosophie » qui a eu lieu à l'Université de Genève en 2009, était de présenter au grand public une vulgarisation de qualité de la recherche philosophique contemporaine.
Le cycle de conférences « Découvrir la philosophie » consistait en une série de sept demi-journées, chacune présentant un problème philosophique et les recherches contemporaines menées à son sujet. Le but de ce cycle était double : présenter une série d’expériences de pensée, sous une forme facilement compréhensible par un public qui n’a pas de formation académique en philosophie, et de permettre à ce public d’interagir avec des philosophes professionnels, de poser leurs questions, de se lancer dans des débats et des discussions et de découvrir ainsi eux-mêmes le plaisir du raisonnement philosophique.
Avec plus de 150 inscriptions, le cycle était un succès remarquable.
La machine à expériences
L'expérience de pensée
“Supposez qu’il existe une machine à expérience qui soit en mesure de vous faire vivre n’importe quelle expérience que vous souhaitez. Des neuropsychologues excellant dans la duperie pourraient stimuler votre cerveau de sorte que vous croiriez et sentiriez que vous êtes en train d’écrire un grand roman, de vous lier d’amitié, ou de lire un livre intéressant. Tout ce temps‐là, vous seriez en train de flotter dans un réservoir, des électrodes fixées à votre crâne. Faudrait‐il que vous branchiez cette machine à vie, établissant d’avance un programme des expériences de votre existence?” (Nozick, Anarchie, état et utopie, p. 64)
-> Ceci est une expérience de pensée. On invente ainsi une situation pour tester nos intuitions par rapport à une thèse: est‐ce que nos réactions dans ce cas sont compatibles avec la thèse?
Points à considérer:
- Pas de conscience d’être dans la machine
- La machine est fiable
- Libre choix des expériences: corrections et ajouts possibles
- Mais on ne peut plus sortir de la machine
- Tout type d’expérience peut être simulé
- Tout le monde peut se brancher
- L’appréhension d’entrer dans la machine ne pèse que peu en comparaison de ses avantages
- Pas de problème de lassitude
Est‐ce que vous entreriez dans la machine?
Pour |
Contre |
La vie réelle n’est rien en comparaison de la vie dans la machine |
Tout n’est qu’illusion |
Être l’architecte de son existence |
Être dans le vrai est préférable à se bercer d’illusions |
Se libérer de toute contrainte |
Vivre, c’est agir sur la réalité |
Plus de plaisir doit toujours |
Je ne veux pas être un ‘légume’! |
Être préféré à moins de plaisir ... surtout si cela n’affecte pas les autres |
Exprimer ma personne à travers des réussites |
Quoi d’autre à part nos expériences pourrait compter dans la vie? |
Qui suis‐je dans la machine? |
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Il n’y a pas que les expériences plaisantes qui comptent!
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L’impact de la machine à experiences:
- Thèses générales mises à l’épreuve par la machine.
- Nous ne sommes motivé que par l’impact de nos expériences subjectives
- Notre bien‐être n’est fonction que de nos expériences subjectives
- La situation de la machine pousse à l’extrême les conséquences de ces thèses
- Les intuitions suscitées par la machine nous poussent à rejeter ces thèses.
- Après examen approfondi des intuitions, ce rejet se trouve confirmé
Les grandes doctrines de l'éthique
Le déontologisme
Selon Kant, une conduite est bonne si et seulement si sa maxime obéit à l’impératif catégorique:
- Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle.
- Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.
La doctrine des droits
Une conduite est bonne si et seulement si:
- elle respecte les droits de tous les individus concernés.
Les grandes doctrines de l'éthique
L'utilitarisme
«La question n’est pas: “Peuvent-ils raisonner?” ni non plus: “Peuvent-ils parler?” mais: “Peuvent- ils souffrir?”» (J. Bentham).
Une conduite est bonne si et seulement si:
- elle maximise le bonheur de tous
- elle maximise la satisfaction des préférences de tous dans ses conséquences prévisibles (conséquentialisme) :
L’eudémonisme
La vertu et le bien et uen habitude à choisir le meilleur
L’eudémonisme
La vertu et le bien et uen habitude à choisir le meilleur
Une conduite est bonne si et seulement si:
- elle tend à réaliser la ou les valeurs préférables parmi toutes celles qui sont en jeu
- elle contribue à la réalisation de soi (au «bonheur»)
- elle est conforme à une vertu
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Que faire? |
Pourquoi être moral? |
Déontologisme |
obéir à une norme |
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Doctrine des droits |
respecter les droits de tous |
pour que chacun vive à sa convenance |
Eudémonisme |
être vertueux |
pour être un individu accompli |
Utilitarisme |
maximiser le bonheur |
pour être le plus heureux possible |