Le dérèglement des écosystèmes naturels et de leur cadre, le climat, est maintenant incontestable. Les
moyens pour stopper leur accélération exponentielle sont par contre loin de faire l’unanimité…
Quelle voie choisir ?
- la voie du « verdissement » d’un système économique post-libéral, laissant au bord de la route tous ceux qui ne pourront pas avoir accès à ses produits ? Ce système, conduisant par ailleurs à une privatisation de plus en plus outrancière, éradique nombre de biens communs. Or le climat n’est-il pas le bien commun primordial, déterminant l’équilibre de tous les éco-systèmes pour l’ensemble du monde?
- la voie de la sobriété, déjà pratiquée en fait au Sud et par tous les défavorisés ?… Mais attention de ne
pas confondre sobriété et pauvreté ! Comment donc promouvoir un niveau de vie économe, qui soit à la
fois acceptable pour tous et adapté aux ressources de la planète ? En d’autres termes, quelle forme de
décroissance imaginer, qui puisse être conjuguée efficacement avec la justice environnementale ?
Ces deux voies n’impliquent-elles pas, en tout état de cause, une transformation radicale des systèmes non seulement économiques, mais aussi juridiques, au sein des pays occidentaux et orientaux, ainsi qu’entre eux? Une transformation appelant en premiers lieu la création de nouveaux imaginaires et l’élaboration de modes de pensée novateurs; une affaire en particulier de philosophes !
Les ROO-Mercier ont donc invité deux philosophes, Dominique Bourg et Alain Papaux - le premier des sciences, le second du droit - pour lancer ce questionnement, destiné à être approfondi au cours de la 11ème édition des ROO-Mercier en octobre. Il s’agira aussi d’explorer comment adéquatement articuler les outils juridiques aux impératifs scientifiques, afin de tenter sinon de restaurer l’équilibre des éco-systèmes naturels, du moins de contrebalancer, aussi justement que possible, les effets de leurs dérèglements.
Débat modéré par Esther Mamarbachi.