L'Homme : Une Entité Sociale
Ce problème de nature philosophique a trouvé sa réponse en psychologie, où, à travers l'étude de la psyché et du comportement humains, il a été conclu que l'homme est différent des animaux, précisément parce qu'il est un être social, dont l'existence dépend des relations ils ont une forme avec d'autres personnes. Ainsi, l'homme devient pratiquement dépendant de la société et lui appartient.
Mais cette relation a des influences massives sur le monde individuel dans lequel chacun de nous vit. Bien sûr, nous avons besoin de relations interpersonnelles pour exister et élargir nos horizons, mais la société autour de l'homme n'est pas permanente. Cela change en fonction de l'évolution de l'individu. Ainsi, la communauté autour d'un enfant change au fur et à mesure qu'il grandit et forme à la fois sa conscience individuelle et collective. Les sentiments intérieurs de l'homme se reflètent non seulement dans son comportement, mais aussi dans le monde qui l'entoure.
La Quête de l'Essence Humaine
Dans le deuxième chapitre du Le Mythe de Sisyphe, Albert Camus affirme que « tout homme reste inconnu à jamais, et qu'en lui il y a toujours quelque chose d'irréductible qui nous échappe2 ». L'homme est essentiellement une entité dotée d'un pouvoir extraordinaire pour analyser à la fois ce qui est à l'intérieur de lui et ce qui est à l'extérieur.
Dans Lettres morales, Jean-Jacques Rousseau affirme que « pour nous, exister équivaut à ressentir », capturant l'intensité des émotions auxquelles l'homme est constamment confronté. Dans la société, ces émotions et pensées personnelles ont tendance à rester cachées ou refoulées, précisément pour faciliter une intégration plus simple et plus rapide dans un groupe qui peut représenter des idées et des idéaux faux ou superficiels. L'un des plus gros problèmes auxquels les gens sont confrontés est l'étiquetage, conscient ou inconscient, qui se produit pour marquer l'appartenance à une communauté particulière.
Une fois qu'un individu découvre le monde, il commence à créer, consciemment ou inconsciemment, un système de valeurs et de principes qu'il suivra pendant la majeure partie de sa vie. Si cette sélection est faite consciemment, alors le sujet a de grandes chances de changer ses aspirations, ses valeurs et ses principes au fur et à mesure qu'il rencontre plus de personnes, et son expérience devient plus complexe, ce qui nécessite donc un système plus complexe.
Mais ce système peut se constituer et se manifester à l'insu du sujet, ce qui met son expérience, mais aussi son entourage, en difficulté. Cet homme ne réalisera pas la nature des principes par lesquels il agit, et la reconnaissance et le changement de ces principes (quand ils sont de nature négative) sera très difficile et se fera soit par introspection, soit par observation comportementale faite par les humains. environ. Le comportement de la personne révèle des sentiments intérieurs, représentant ainsi une faille dans l'esprit de l'individu.
L'Épanouissement Individuel
Mais l'homme vit sa vie la plupart du temps seul, contemplant sa propre existence et sa condition sociale. La société lui procure du plaisir, lui permet d'observer les autres en agissant, lui permet d'élargir ses horizons intellectuellement, mais n'assure pas son épanouissement auquel il aspire tant. Kierkegaard, considéré par beaucoup comme le fondateur du courant existentialiste, a soutenu que « la grandeur de l'homme ne consiste pas dans le fait qu'il est d'une manière ou d'une autre, sa grandeur consiste à être lui-même, ce que chacun peut accomplir s'il le souhaite ».
Aussi, dans Sygdommen til Døden (1849), il présente l'auto-analyse comme une façon de comprendre le désespoir, qui a ses origines dans l'auto-aliénation. Ainsi, pour atteindre l'épanouissement, qu'il soit spirituel ou moral, l'homme doit recourir à l'introspection, prendre conscience de sa propre valeur, sans être influencé par les opinions de la société. Cet accomplissement ne peut être remplacé par la reconnaissance momentanée offerte par la communauté qui l'entoure.
En fin de compte, les gens changent ou nous quittent, et notre seul soulagement se trouve en nous-mêmes. Dans ses lettres au jeune poète Franz Xaver Kappus, Rainer Maria Rilke lui conseille de se réfugier dans ses propres expériences et d'explorer soigneusement ses pensées: vous avez été autorisé à le faire ! Personne ne peut vous conseiller ou vous aider. Personne! Il n'y a qu'un seul moyen. Immerge toi 3».
L'Équilibre Entre Solitude et Société
Bien que l'introspection soit l'un des moyens les plus efficaces pour trouver des réponses à nos questions, le monde est totalement effrayé par la vulnérabilité qui
l'accompagne. Pour de nombreuses personnes, appartenir à un groupe signifie refouler ses désirs et idéaux propres afin de les intégrer et de les accepter. En d'autres termes, les opinions des autres semblent avoir plus de valeur que les leurs, et c'est l'un des facteurs qui contribuent à l'installation de l'insatisfaction émotionnelle et de l'anxiété.
Chaque personne a besoin d'un espace personnel, de moments où elle peut librement observer et analyser ce qu'elle ressent. Dans ce cas, Rilke a raison lorsqu'il nous dit que « ce qu'il faut ne reste que cela : la solitude, la grande solitude intérieure. Plongez-vous dedans et ne rencontrez personne pendant des heures. » Bien que cela puisse sembler paradoxal, l'isolement et l'introspection peuvent avoir des effets curatifs, tant qu'un équilibre est maintenu.
Ignorer nos propres besoins n'est pas une solution, car ils nous rendent humains et nous maintiennent en vie, car « celui qui n'a pas un jour les deux tiers pour lui est un esclave».4
La conclusion
L'homme est confronté chaque jour au problème de l'acceptation de soi et essaie de trouver du réconfort dans la société, mais souvent les communautés auxquelles nous appartenons ont un effet négatif sur nous, façonnant et réprimant nos véritables idéaux.
Ainsi, le devoir de l'homme est de créer son propre destin. Si l'individu accepte sa vraie nature et se l'approprie, alors il peut trouver la paix et l'harmonie intérieure nécessaires pour devenir sa meilleure version et créer quelque chose de meilleur.
1. Les Mouches, 1943
2. Le Mythe de Sisyphe, 1942
3. Lettres à un jeune poète, 1977
4. Friedrich Nietzsche