Conférence & moment musical (18h15)
Le réel de la musique (Jocelyn Benoist)
Le rapport entre musique et réel n’est pas évident à première écoute, pas plus qu’il ne l’est que la notion de réalisme puisse avoir un sens, appliquée à un art qui, dans l’ensemble, n’est pas représentationnel. La musique, cependant, entre autres leçons, enseigne précisément au philosophe que le réel n’est pas seulement ni d’abord au bout de la représentation.
Comme les autres pratiques artistiques, suivant des modalités qui lui sont propres, elle repose sur l’usage et éventuellement la production et/ou la transformation d’un certain réel sensible : le son.
Ce réel est, cependant, selon le type de discours musical, plus ou moins mis en jeu comme tel, ou au contraire idéalisé. À un premier niveau d’analyse, on distinguera réalité du son et usage musical du son. À un second niveau, on interrogera les sens dans lesquels certains types de musique, contre d’autres, peuvent chercher à mettre en exergue la réalité du son. Enfin, à partir d’une oeuvre d’Helmut Lachenmann, on se demandera s’il est possible, à travers la réalité du son, de faire entendre la réalité de la musique elle-même.
Moment musical
Helmut Lachenmann Pression pour violoncelle seul (1969, 2010)
Aurélien Ferrette violoncelle
Concert (20h)
Iannis Xenakis Theraps pour contrebasse solo1975-1976
Christopher Trapani Nouvelle œuvre pour viora et mégaphone (création)2019
Ernest H Papier Sinistrose, solo pour saxophone et piano2015
Alvin Lucier Criss-cross pour deux guitares électriques2013
Carola Bauckholt Geräusche pour deux musiciens1992
Sarah Nemstov Implicated amplification pour clarinette basse et électronique2014
Béatrice Laplante hautbois
Laurent Bruttin clarinette
Maximilian Haft violon
Akiko Ahrendt violon
Noëlle Reymond contrebasse
Pierre-Stéphane Meugé saxophone et piano
Simon Aeschimann et Thierry Debons guitare
NN ingénieur du son
Des œuvres de deux géants de la composition d'après-guerre, Iannis Xenakis et Alvin Lucier, sont tissées dans un programme itinérant qui trace son chemin parmi les solistes de l’Ensemble et l’architecture du Studio Ernest-Ansermet. Placées en gros plan auditif, ces textures sonores, délicates, brutales, sinueuses, expriment toute leur vivacité.