« Je pense, je suis » : Quelle vérité pour quel art de vivre?
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Il est bon de faire sortir la philosophie des salles de cours et des amphithéâtres d’université, afin de nous rappeler qu’elle a toujours, dans ses aspirations les plus profondes, une portée universelle. Le cogito est l’une d’entre elle. Ce Je pense donc je suis, si souvent récité, parfois moqué, mais si peu compris, ne cache pas une abstraction incompréhensible, une déconnection absurde de son corps et de ses mouvements ; il est bien au contraire une invitation à vivre nos vies d’une manière libre et responsable, il est le lieu d’une quête de sagesse. Descartes, qui s’adresse à tous, est un homme de joie, qui ne s’inscrit jamais en moralisateur, mais en précieux compagnon de route, nous offrant des méthodes très concrètes, à condition de le lire véritablement, pour traverser sans trop d’encombres, maîtres enfin retrouvés de nos passions et de nos humeurs, cette vallée d’ombres et de larmes qu’est l’existence humaine, et sur laquelle tant d’entre-nous s’aventurent en esclaves.
Intervenant :
Sébastien Waegell est enseignant de philosophie à Genève. Après des cours d’art dramatique aux Cours Florent à Paris, il intègre la Sorbonne pour des études de cinéma et de philosophie. Spécialisé en histoire de la philosophie, Sébastien Waegell a suivi notamment les leçons de Jean Salem à la Sorbonne sur Epicure et l’atomisme antique. Son mémoire de Maîtrise, présenté à Genève sous la direction de Paolo Crivelli, est une étude comparative du Banquet de Platon et de son Commentaire à la Renaissance par Marsile Ficin, un travail qui obtient le prix Humbert de la Faculté des Lettres en 2015.