Revue de presse philosophique semaine du 21/08/2023

Approche philosophique des évènements politiques et sociétaux français.

Semaine du 21 au 27 août 2023

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    Les élections européennes approchent à grands pas et le corps politique se remue en conséquence. En plus de rappeler aux partis qu’ils doivent se remettre à la course aux électeurs, les élections européennes, proches de la date de mi-mandat présidentiel, viennent réveiller les ambitions politiques de certains élus. Cette semaine, nous nous pencherons sur l’attitude des partis politiques et discuterons de leur nature. Nous accompagnerons notre analyse des mots de Simone Weil, philosophe française du XXe siècle. Nous mettrons en parallèle sa pensée, très critique à l’égard des partis politiques, avec les agissements des partis politiques contemporains. Ce parallèle nous permettra de savoir si l’analyse de Weil dépeint une réalité bien plus contemporaine, celle de nos partis.

     

    Ambition de parti

    Avant d’aborder la pensée de Simone Weil, nous traiterons des comportements récents des partis politiques français, représentatifs de leur nature. Comme nous le mentionnions précédemment, la course aux européennes a déjà commencé. Chaque parti consulte ses membres, décide de la meilleure stratégie à adopter pour emporter le plus de voix. À l’approche des élections, la gauche est divisée. Au rendez-vous annuel des universités d’été, lieux de rencontres et de débats avec les électeurs, les partis ont affiché leurs stratégies pour les futures élections. À gauche, l’ancienne ministre de l’Écologie Ségolène Royal a exprimé sa volonté de rassembler les partis de gauche pour former une liste unique comme à la présidentielle de 2022 avec la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES). Selon elle, cette alliance serait l’une des dernières chances de sauver la gauche en France. Si Jean-Luc Mélenchon a salué cette attitude qu’il juge courageuse, ce ne fut pas le cas de tous les représentants de la gauche. Aux journées d’été des Verts, l’ambiance était crispée. Alors que l’ancien député du Parti Socialiste (PS) Benoît Hamon et la députée de la France Insoumise (FI) Clémentine Autain ont tous les deux vanté les mérites d’une union de la gauche, un vote interne avait déjà décidé d’une liste autonome pour les européennes. Du côté du Parti Communiste Français (PCF), la proposition de Ségolène Royal fait sourire. À la tribune des universités d’été de Strasbourg, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a fait savoir qu’il ne souhaitait pas s’allier, de peur d’unifier des partis sans défendre leurs idées. Seuls certains membres du PS, comme le premier secrétaire Olivier Faure, n'écartent pas l'idée d'une alliance. Mais suite au refus des Verts et du PCF, il semblerait que la discussion ne soit guère possible et que l’alliance n'ait que peu de chance de voir le jour.

    L’idée d’une alliance s’est aussi présentée à droite, lancée par l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy qui a profité de la sortie de son dernier livre pour donner quelques conseils à sa « famille » politique. Selon lui, il faudrait « un leader qui soit capable de rassembler les amis de MM. Zemmour, Macron et Ciotti » pour la campagne de 2027. Conscient que son s'adresse à des partis dont les lignes politiques sont différentes, Sarkozy affirme qu’il n’est pas nécessaire d’être complètement d’accord pour être unis, rappelant que la « majorité, à l’époque, allait de Bernard Kouchner à Philippe de Villiers ». L’ex-président estime que le risque est nécessaire en politique. Autant dire que le pari d’une conciliation entre la droite conservatrice et la droite ultralibérale est un pari très risqué.

     

    Ambition personnelle

    La date des élections européennes annonce aussi l’approche de la date de mi-mandat présidentiel. Alors que le deuxème quinquennat Macron se confronte depuis ses débuts à diverses réalités (minorité à l’Assemblée nationale, hostilité à la réforme des retraites, violences policières), certains ministres et proches du président ne se gênent pas pour montrer leurs ambitions en vue de la future élection présidentielle. Le premier à s’être lancé n’est autre que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. À Tourcoing, le 27 août, il se présente comme représentant des classes populaires, souhaitant renouer le dialogue avec elles. Sur les plateaux de télévisions, il ne cesse de répéter qu’il est issu d’un milieu modeste et de dire que sa mère est femme de ménage. Pour lui, « la seule question qui vaille au fond, [c’est] la question sociale », n’oubliant pas de rappeler ses préoccupations pour les questions de sécurité. Pourtant, parmi ses adversaires figurent aussi des individus appartenant aux classes populaires. Darmanin n’a cessé de s’opposer aux « écoterroristes » (les militants écologistes de Sainte-Soline), aux « casseurs » (les jeunes de banlieues qui ont manifesté leur mécontentement à la suite de violences policières) et à la gauche de manière générale qu’il accuse de « bordéliser » l’Assemblée. Parmi cette gauche, ces « casseurs », ces « écoterroristes » se trouvent des individus en situation de précarité qui ont aussi des valeurs à défendre et des choses à dire.

    Autre défenseur du clivage droite-gauche, Edouard Philippe, ancien Premier Ministre du Président Macron, qui semble lui aussi en lice pour la présidentielle de 2027. C'est en tout cas ce que l'on peut prédire à la lecture de son livre Des lieux qui disent (sortie prévue en septembre), ses futurs lecteurs pourront découvrir ses propositions politiques sur les sujets de l’école, de la santé, sur les grandes infrastructures, la justice et la laïcité.

    De son côté, Gabriel Attal, même s’il juge précipitée la sortie de Darmanin, tente aussi de séduire les Français en se faisant porte-parole des classes moyennes qui, selon ses propres mots, « en ont assez de financer un modèle permettant à d’autres de ne pas travailler ». Penser être seul à défendre cet « espace central », c'est oublier les ambitions politiques de Bruno Le Maire, Ministre de l'Economie et des Finances, qui lui aussi défend ouvertement les intérêts de cette catégorie de population.

    Alors que la présidence d’Emmanuel Macron avance sur une mer tumultueuse, ce n’est pas son équipage, soucieux de prendre la place du capitaine, qui va rendre la traversée plus facile. L'approche des élections européennes génère deux réactions politiques. La première est la mise en ordre de bataille des partis pour obtenir le plus de sièges possibles au Parlement européen. La deuxième est l'anticipation de quelques responsables politiques en vue de l'élection présidentielle de 2027 qui met à jour leurs ambitions personnelles. Au moment où la France fait face à différentes crises (inflation, crise policière, crise démocratique) certains placent leurs pions pour s'assurer un avenir politique.

     

    Simone Weil : analyse de la nature des partis politiques

    Simone Weil est une philosophe française dont la vision empirique de la philosophie n’a cessé d’évoluer au fur et à mesure de ses expériences avec des mondes qu’elle a essayé de comprendre. Née en 1909 dans une famille bourgeoise juive libérale, elle poursuit des études de philosophie avant de rejoindre en 1931 les anarcho-syndicalistes et les antistaliniens. Elle travaille chez Alsthom puis Renault en 1935 et observe de plus près les conditions de travail humiliantes des ouvriers. L’année d’après, elle rejoint la colonne Durruti en Espagne avant de se retirer, écœurée par la guerre civile. Mélange de force militante et de faiblesse physique causée par une santé précaire qui l’accompagnera jusqu’à sa mort à seulement 36 ans, Simone Weil est une philosophe engagée qui, malgré une vie riche, aura très peu publié. Cependant, un de ses textes, fort de sens et d’analyse, nous permettra de mettre en avant son travail sur la thématique de cette semaine : les partis politiques.

    Pour Simone Weil, la politique doit être au service du « bien », celui-ci étant un mélange de justice, de vérité et, en second lieu, d’utilité publique. Seul le juste est légitime en politique et cette justice ne peut se retrouver qu’à travers une recherche de la vérité. Prenant pour modèle la réflexion rousseauiste, Weil écrit que tous les citoyens sont rassemblés par la raison et divisés par les passions. C’est pour cela que seul un consensus peut être révélateur de vérité, neutralisant les « passions particulières » et unifiant la nature raisonnée de l’Homme. Deux conditions doivent être respectées pour pouvoir appliquer la notion de volonté générale, nécessaire à toute démocratie.

    La première est l’absence de toute passion collective, c’est-à-dire d’une « impulsion de crime et de mensonge ». Weil prend l’exemple de l’élection d’Adolf Hitler en 1933, élu par la passion collective. La propagande de Hitler a capté l’attention de la détresse sociale en Allemagne, causée par le chômage de masse qui suivit la crise économique de 1931-32. Si le peuple est mu d’une passion collective, alors le consensus n’incarne pas une neutralisation des passions particulières mais un rassemblement des passions destructrices communes.

    La deuxième de ces conditions « est que le peuple ait à exprimer son vouloir à l'égard des problèmes de la vie publique, et non pas à faire seulement un choix de personnes ».

    Simone Weil est bien consciente que ces deux conditions n’ont jamais été rassemblées au sein des démocraties existantes. Mais elle les juge essentielles pour leur exercice.

    Poursuivons l’analyse de Weil. Selon la philosophe, les partis politiques sont par nature des organismes mensongers. Puisque chaque parti n’a pour seul but que son expansion, qui n’a pas de limite, il souhaite uniquement convaincre de son idéologie et fabrique pour-cela des passions collectives : « Un parti politique est une organisation construite de manière à exercer une pression collective sur la pensée de chacun des êtres humains qui en sont membres ». Ainsi, les membres d’un parti ne sont pas invités à défendre des principes qu’ils estiment justes, mais seulement les intérêts du parti. Chaque membre s’exprime en tant que représentant de son parti et ne dévie pas de sa propagande idéologique. Ce qui mène Weil à conclure que les partis politiques sont forcément mensongers puisqu’ils ne se remettront jamais en question, même si cela devait les mener vers plus de justice et de vérité.

     

    « Un homme qui adhère à un parti a vraisemblablement aperçu dans l'action et la propagande de ce parti des choses qui lui ont paru justes et bonnes. Mais il n'a jamais étudié la position du parti relativement à tous les problèmes de la vie publique. En entrant dans le parti, il accepte des positions qu'il ignore. Ainsi il soumet sa pensée à l'autorité du parti. Quand, peu à peu, il connaîtra ces positions, il les admettra sans examen. »

     

    Simone Weil va jusqu’à définir tout parti politique comme une entreprise totalitaire, limitant les esprits aux seules frontières d’une pensée dogmatique. Le mensonge et le totalitarisme fondent un mal qu’il faut à tout prix éradiquer. Il faudrait donc, selon Simon Weil, supprimer les partis politiques.

     

    La pensée de Weil aujourd’hui

     

    Sur les ambitions de parti

    Malgré la virulence des propos de Simone Weil, ancrée sur les observations de son époque, il est intéressant de les mettre en parallèle avec les agissements de nos partis politiques contemporains.

    Comme nous l’avons observé précédemment, il existe une ambition des partis. Cet été fut une parfaite illustration d’un désir de conquête de l’opinion. Les campus des universités d'été ont servi de tribunes pour la promotion politique des partis (Grenoble pour les Verts, Blois pour le PS, les Insoumis à Valence, Renaissance à Metz). La période pré-électorale est un grand moment de démonstration où chaque parti souhaite renforcer ses troupes et faire valoir ses idées. Cette ambition est effectivement propre à la nature d’un parti, créé pour que ses propositions deviennent majoritaires et s’appliquent une fois que l’un de ses membres accède au pouvoir. Un parti est souvent formé autour de principes et d’une ligne directrice commune, qui servira de boussole pour les années qui suivent. Certaines personnalités peuvent influencer les idées d’un parti, l’amenant à se diviser en interne. Les élections primaires servent à trancher face à ces divergences et à choisir la ligne à suivre. Seulement, une fois les principes définis, une fois le leader désigné, les phénomènes décris par Simone Weil semblent se manifester.

    Imaginons un candidat à la primaire d’un parti, animé d’un désir de justice, capable de mettre les intérêts du peuple avant ceux de son parti. Si cette personne n’est pas élue, elle devra, parce qu’elle appartient au parti, soutenir la politique de son adversaire à la primaire et cela même si ses idées sont contraires aux siennes. Même si les candidats aux primaires ont rarement des idées qui s’opposent de manière radicale, car appartenant à un même parti qui rassemble des idées plus ou moins partagées par l'ensemble de ses membres, il peut exister des divergences. Ainsi, en défendant un ex-candidat qu’il ne soutenait pas seulement pour montrer au reste du monde une image soudée, le membre du parti se ment à soi-même et cesse de poursuivre sa propre volonté politique. Nous assistons donc à un dédoublement de la personnalité politique de chaque membre du parti. La première de ces personnalités est celle qui respecte l'image du parti. La seconde est celle qui diverge plus ou moins de ses idées. Lorsqu’un membre d’un parti n’est pas assez populaire, il devra mettre en avant la première de ces personnalités et défendre les idées et figures phare de son parti. Si ce membre devient populaire, il mettra davantage en avant ses propres opinions et se « révélera » politiquement, ce qui peut amener le parti à prendre un ''virage'' idéologique.

    Dans tous les cas, l'analyse de Weil reste pertinente, encore de nos jours. Les partis politiques doivent préserver leur image malgré des divisions internes et des lignes politiques différentes. Nous pouvons prendre l'exemple des Verts, divisés entre le camp de Sandrine Rousseau et celui de Yannick Jadot. Ou celui du PS où le camp d’Olivier Faure, proche des FI, s'oppose à celui de ses adversaires idéologiques. La FI a aussi connu son lot frondeurs qui dénonçaient alors une sorte de culte du chef autour de Mélenchon. À droite aussi, les tensions sont régulières si l’on prend l’exemple des primaires chez les Républicains. Malgré ces guerres internes, les jours qui précèdent les élections sont souvent le spectacle d’une fausse unité et de sourires crispés. L’image du parti doit être défendue coûte que coûte, le mensonge s'installe alors dans le discours politique, la ligne du parti prévalant sur les convictions personnelles.

    Analysons enfin les volontés de rassemblement, celle de la NUPES par exemple ou, plus récemment, celle de Sarkozy qui en appelle à un rassemblement à droite. Le fait de rassembler des partis politiques sous une même bannière pourrait hypothétiquement neutraliser les ambitions de chaque parti pour qu’une volonté commune émerge. Seulement, comme en témoigne l’échec de l’appel de Ségolène Royal à gauche, chaque parti souhaite exister par lui-même et ne pas être dissous au sein d'une coalition, profitant le plus souvent au parti le plus populaire. Ce refus d’adhérer à un rassemblement peut être légitime. Si un parti politique estime que ses principes, essentiels à la poursuite de la justice, seraient détruits par une alliance, alors il paraît légitime qu’il la refuse. C’est d’ailleurs l’effet qu’a eu la NUPES lors des dernières élections présidentielles en 2022. Cette alliance était censée rassembler les partis de gauche pour faire barrage à la droite et à l’extrême droite. Peut-on vraiment défendre des idéaux si ceux-ci sont gommés le temps d’une alliance ? Nous pouvons en douter.

     

    Sur les ambitions personnelles

    Continuons, en nous inspirant de l’analyse de Weil, sur les ambitions personnelles. Celles-ci, lorsqu’elles se révèlent, témoignent souvent du carriérisme de ses protagonistes. Au lieu d’aider le parti au pouvoir, certains se démarquent et annoncent leurs ambitions. C’est le cas de Gérald Darmanin qui ne cache plus sa volonté de gravir les échelons alors que son président fait face à de multiples crises et qu’il ne pourra plus être réélu. L’ambition personnelle passe alors avant les intérêts des autres membres du parti. Le parti devient un levier pour s’élever personnellement. Cette volonté politique pourrait être saluée si elle obligeait un parti politique à devenir plus ambitieux, en matière de justice notamment. Malheureusement, l’ambition personnelle en politique n’est pas plus vertueuse que l’ambition d’un parti. Lorsque Gérald Darmanin tente de se démarquer de son camp, se faisant le véritable héros des classes populaires, ceux qui ont de la mémoire esquissent des sourires. En effet, Darmanin défend une partie de la classe populaire, celle qui vote à l’extrême droite, celle qui, usée par une vie rude, est souvent prête à accepter tous les fantasmes sécuritaires. Mais il délaisse une autre partie des Français qui appartiennent eux aussi à cette classe. Les étudiants en situation de précarité, les habitants des quartiers populaires, les paysans qui prônent une agriculture plus respectueuse de notre environnement et qui ne parviennent pas à gagner leur vie correctement. Toute la frange « écolo », « de gauche » ou issue de la diversité est mise de côté. Pourtant, elle aussi fait partie de la « classe populaire ». Les ambitions personnelles de Darmanin surfent sur des idées conservatrices et archaïques. Il sait qu’il ne peut atteindre qu’une partie de la population et ne défendra pas l’intérêt commun, mais l’intérêt de ceux qui pensent comme lui et sa famille politique. Au lieu de rechercher la justice pour tous, les ambitieux comme Darmanin participent au déchainement des passions collectives autour de l’immigration et de l’insécurité. Ce qui est aussi le cas de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour qui alimentent à chaque intervention la méfiance et la peur envers tout individu non-Français (surtout ceux de confession musulmane).

    Il est possible de développer la pensée de Weil en ajoutant à la destruction des partis, celle de l’ambition personnelle et du culte de la personnalité. Considérons l’importance que peut avoir une figure politique dont l’image prend parfois le dessus sur les propositions d’un parti. Les démocraties modernes reposent en grande partie sur la popularité des candidats. Il n’est d’ailleurs pas anodin que l’on parle davantage des « personnalités politiques préférées » des Français plutôt que des « partis politiques préférés » des Français. Certains électeurs soutiennent parfois un candidat sans connaître ses propositions ou celles de son parti. Selon une étude BVA pour le compte de RTL et Orange, 43 % des Français inscrits sur les listes électorales en 2022 n’étaient pas à même de citer une proposition portée par l'un des douze candidats à l'élection présidentielle.

     

    Voter pour des idées

    Plus que pour des partis ou des personnalités, les électeurs devraient voter pour des idées et des propositions concrètes servant l’intérêt public. Peut-être que Simone Weil avait raison. Peut-être faudrait-il détruire les partis politiques et ajouter à cela la destruction du culte de la personnalité politique. Une des solutions pourrait être celle de voter directement pour des groupes d’idées et de propositions. Ces idées proviendraient d’une série de concertations nationales sur des sujets majeurs. Aucun parti ne serait élu, aucune personnalité ne pourrait se distinguer puisque le pouvoir serait confié à des personnes qualifiées, dont l’intérêt seul serait de mettre directement en application les propositions qui ont été votées, sous peine d’être renvoyé immédiatement. Au lieu de défendre une politique qui se soucie des intérêts de son parti ou bien d’obéir à un président sourd aux revendications de son peuple, nous pourrions prôner un pouvoir qui ne se soucierait que des intérêts du peuple et qui agirait en conséquence. Ce modèle reprendrait celui des chefferies indiennes décrit par l’anthropologue Pierre Clastres dans La Société contre l’État. Les chefs indiens sont des leaders qui ne dirigent pas, ils n'imposent rien. Ils sont des médiateurs, gardiens de paix et ne sont utiles qu'en temps de conflits. Plutôt que de défendre des partis et de voter pour des femmes et hommes politiques aux ambitions seulement personnelles, peut-être devrions-nous voter pour des idées et éviter en cela l’autoritarisme du parti ou du leader.

     

    Références