La philosophie est arrivée très tard dans mon parcours scolaire. Elle a débarqué lors de ma maturité santé/sociale où, chaque semaine pendant une heure et demie, nous travaillons sur les « 3 grands courants de la morale » que sont l’utilitarisme, le déontologisme et l’éthique des vertus.
Mais avant de la voir dans mon éducation, il y avait bien longtemps que je fus en contact avec la philosophie. Enfant, j’étais de ceux et celles qui préféraient les livres et le calme casanier que le sport et autres activités en plein air, de ceux et celles qui étaient intéressés par des thèmes bizarres et interrogations existentielles. Je rappelle que, chez ma grand-mère française, j’avais commencé à feuilleter un manuel scolaire où ont exposé, de manière rudimentaire, la base de la pensée de Socrate et de Platon. A cette époque, la philosophie avait pour moi la même valeur et utilité que la littérature. Dans ma secondaire, je trouvais un ami avec qui, rétrospectivement, nous parlions de philosophie sans en être totalement conscient, partageant et discutant sur notre conception sur le monde, sur la réalité de celui-ci et son essence.
Plus tard, vers l’âge de quinze ans, ma conscience politique et les interrogations qui l’accompagnent commencèrent à se développer, je commençai à aller plus loin dans mes lectures en lisant complètement le manifeste du parti communiste ou en débutant sans jamais le finir la République de Platon. Mais la philosophie n’était pas la seule discipline qui m’intéressait et était peut-être pas la plus importante car elle était en concurrence avec la psychologie, la littérature, l’économie ou encore l’histoire. Pendant mon apprentissage, dans la bibliothèque de l’EPAI, je pensais mes pauses à lire plutôt qu’à réviser mes cours d’informatique. Sentant que l’informatique ne convenais plus, je choisis de changer de voix et chercha à rejoindre l’université via une maturité. À ce moment-là, je découvris la sociologie qui fut la matière que je voulais étudier à l’université avec l’économie politique, laissant la philosophie comme hobby pour mon temps libre. Ce fut aussi mes premiers cours de philosophie qui, la faute au dispositif, ne m’avait pas convaincu car les aspects théoriques et argumentatifs étaient évacués pour laisser place à une éthique comme style de vie.
Le basculement arriva lorsque je m’engageais directement en politique dans une organisation d’héritage trotskyste que mon intérêt pour la philosophie se développa. A l’intérieur de cette formation, perdu dans les débats qui l’animaient, je pris sur moi de m’auto-former par les livres, mais aussi par la vulgarisation sur internet ou par le podcast de France Culture, "les chemins de la philosophie". C’est par le hasard de mes recherches que je découvris une passion qui m’habite encore pour l’épistémologie, la philosophie du langage ou encore l’éthique. C’est à ce moment-là que je compris que les interrogations qui peuplent ma tête seraient peut-être répondu qu’en allant suivre à l’université des cours de philosophie.