Le Cogitoscope

un cycle de manifestations en 2018

Du 28 novembre au 1er décembre, Le Grütli accueillera Vincent Coppey et Jean-Louis Johannides qui présenteront le 1er épisode de leur spectacle le Cogitoscope, un projet théâtre évolutif qui s’articule dans un ensemble de quatre épisodes. Le point de départ consiste à trouver les possibilités d’emmener un public dans des expériences de pensée philosophiques parfois complexes en donnant une visibilité spatiale, corporelle, situationnelle et relationnelle à des idées. 

Si des glissements thématiques se retrouvent dans chaque épisode, chacun est autonome et conçu dans des traitements scéniques très différents. Le public retrouvera chaque fois le même duo d’acteurs, Vincent Coppey et Jean-Louis Johannides, mais avec parfois un invité, une collaboration avec un artiste peintre ou avec un musicien, qui tenteront de mettre en pratique, pour les rendre tangibles et visibles, des concepts philosophiques.

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Episode 1 - À force d'identités

Du 28 novembre au 1er décembre: mercredi et vendredi à 20h, jeudi et samedi à 21h

Cet épisode jouera sur le concept d’identité. Dans l’espace public, il y a aujourd’hui une passion de l’identité. Elle est le plus souvent associée à des revendications dans un contexte dans lequel celui qui revendique estime subir un préjudice, une injustice, un manque de considération. Cet épisode confrontera la thèse de John Locke sur l’identité personnelle  (personal identity) selon laquelle il est impossible que l’identité personnelle consiste en quoi que ce soit d’autre qu’en la conscience avec cette passion de l’identité dans l’espace public.

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 Episode 2 - Il a toutes les raisons de le faire

Du 9 au 12 janvier: mercredi et vendredi à 20h, jeudi et samedi à 21h

Ce qui est mis ici en opposition est une thèse simple sur la personne rationnelle et les événements liés à la relation entre Pyongyang et les États-Unis. La possibilité de «faire péter», si elle est réelle, relève aussi d’une fantasmagorie. Mais la forme de théâtre à laquelle se livre la Corée du Nord est peut-être fondée sur de bonnes raisons. Le rapport de force sert-il à ce gouvernement? Nous anticipons nos actions en pesant les bonnes raisons et les mauvaises raisons de nous y engager. Mais qu’en est-il lorsque cette frontière n’est plus si claire? Et que dire d’actions fondées sur de mauvaises raisons, en toute connaissance de cause?

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Episode 3 - Dire des conneries

Du 20 au 23 mars: mercredi et vendredi à 20h, jeudi et samedi à 21h

Pour Harry G. Frankfurt, l’omniprésence du baratin est le trait le plus caractéristique de notre culture contemporaine. Dans un décor en trompe-l’œil et en carton-pâte, nous nous engageons dans des types de discours (politiques, publicitaires) ou d’informations quotidiennes, fake news, qui caractériseraient les thèses de Frankfurt sur le baratin, la connerie, le bullshit. Comment exprimer que l’omniprésence du baratin détériore notre sens de la réalité? Comment rendre théâtrale la différence que nous revendiquons entre une information et une connaissance? Enfin, le baratin peut aussi devenir une voie vers l’imposture. Il s'agira d'investir dans cet épisode les conditions qui la rende possible.

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Episode 4 - Un homme mon fils

Du 12 juin au 15 juin: mercredi et vendredi à 20h, jedi et samedi à 21h 

Le dernier volet du feuilleton philosophique et théâtral conçu et interprété par Vincent Coppey et Jean-Louis Johannides aborde cette fois les questions de la filiation, de l’héritage, mais aussi du «déshéritage». Comment cohabitent raison et sentiments dans notre histoire personnelle avec nos parents? Être soi-même, est-ce que ça n’implique pas une tension eu égard aux promesses faites au père? Cette loyauté envers nos pères doit-elle toujours être satisfaite? Selon Nietzsche, nous ne devrions pas être des animaux élevés avec la possibilité de promettre, si nous ne savons pas oublier. Entre humour et réflexion, les deux comédiens- penseurs-chercheurs mettent en espace et en jeu des concepts familiers et nous invitent à prendre le temps de philosopher, comme une pratique quotidienne. Avec ce dernier épisode, ils ferment ce cycle sur une note à la fois intime et universelle, bouleversante et nécessaire, puisque nous sommes toutes les enfants de quelqu’un, quelqu’un qui nous a amené – ou non – à nous demander comment être un Humain et à interroger notre manière d’être au monde, avec les autres.

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