YoungThinkers est une association belge fondée en 2016 sur l’initiative de Caroline De Borchgrave et Eléonore Poullet. Dès lors, YoungThinkers a mis en place un réseau d’étudiants MA en Philosophie et de jeunes diplômés. Ces jeunes philosophes travaillent en binômes dans le but de créer et d’animer des ateliers philosophiques pour un public très divers allant des élèves de l'enseignement général, technique et professionnel, aux jeunes déscolarisés, chercheurs d’emploi et adultes inscrits dans les formations de promotion sociale. D’autres profils professionnels comme ceux des employés ou managers d’entreprises sont également visés. Récemment, le projet a été étendu aux jeunes psychiatrisés.
Les ateliers sont donnés en français, anglais, ou en néerlandais.
Récemment, Young Thinkers a élargit son champ. Ses méthodes ont évolué et ses cibles ont augmenté.
Les articulations
Actuellement, YoungThinkers compte plus que 100 philosophes et a obtenu des financements élargis par des organismes différents (tels que, par exemple, le ministère de l’enseignement).
Un nouveau format a été lancé. Il s’agit d’une formule mixte qui combine une partie atelier “classique” (voir lien) avec d’autres collaborations. L’idée, m’explique Eleonore, est celle de créer une articulation entre différents partenaires dans le but d’ériger des ponts entre philosophie et d’autres champs tels que le théâtre, la dance et la peinture. Ceci permet entre autres de partager des contenus philosophiques par d’autres billets que l’élaboration théorique et l’échange des concepts en ouvrant ainsi à une dimension qui touche directement à l’emotion.
Un projet récemment entamé concerne la question des stéréotypes. Il s’adresse aux élèves des écoles secondaires. La question autour de laquelle le travail se développe est la suivante: À quoi servent les stéréotypes dans l’espace commun? L’atelier prévoit la participation d’un artiste qui propose un véritable spectacle sur la base de la thématique envisagée. Ensuite, une nouvelle phase de discussion et reformulation de la question est entamée à la lumière de ce que le spectacle a fait émerger. En particulier, la question à laquelle on a abouti est la suivante: D’où viennent les stéréotypes? Est-ce qu’une société sans stéréotypes serait meilleure? L’articulation prévoit aussi une visite du musée de l’Afrique dont le but est celui de s’interroger sur la question des stéréotypes d’un point de vue historique (en lien, bien sur, avec la question de la colonisation). La dernière phase du projet prévoit l’organisation d’une journée de transmission où les élèves qui ont participé au projet partagent leur experience avec d’autres élèves d’autres écoles.
Caroline me parle d’un autre projet, Les pirates de la lumière. YoungThinkers construit un bateau pirate qui amène les gens au théâtre. On s’approche donc du théâtre comme s’il était une île, métaphore d’émancipation intellectuelle. Il s’agit d’un projet sur trois ans destiné à un public d’adulte. Plus spécifiquement, le public comprend des personnes avec un handicap et des personnes défavorisées économiquement. Le projet prévoit une sortie théâtrale, plus un atelier philosophique suivi d’un repas.
L’exigence d’une méthode non seulement théorique
Comme Eleonore me dit, notre communauté n’arrête pas de grandir car les gens sont demandeurs: ils ont besoin de philosophie, à toute âge; ils cherchent à élargir leur champ de vision, à imaginer de nouvelles perspectives. Comme la façon dont les personnes réfléchissent dépend beaucoup de l’environnement qu’elles fréquentent, il faut réfléchir à de nouvelles méthodes de travail qui soient variées.
Par exemple, le jeunes des écoles techniques ou professionnel, m’explique Caroline, ont une façon plus “pragmatique” de penser, alors que dans les écoles plus élitistes, leur pensée est plus abstraite. La difficulté pour les premiers est de les faire intéresser aux thématiques visées. En général, ils ne se sentent pas concernés. Pour les seconds, c’est plutôt celle de le détacher d’une certaine forme de pensée déjà déterminée (qui peut être assimilée à celle de leurs parents, de leurs profs, ou — plus en généralement — à celle qu’une certaine partie de la société leur dicte). En ce sens, faire un travail qui mélange ces jeunes permet d’obtenir de bons résultats: des nouvelles amitiés se forment, la discussion s’enrichit.
Futurs projets
Caroline et Eleonore sont en train de développer beaucoup d’autres projets. Parmi ceux-ci, elles me parlent de la Journée internationale de la Philosophie organisée par l’Unesco et adressée à tout public, ainsi que les nuits internationales de la philosophie où des jeunes (15-25 ans) vont parler de philosophie dans les cafés. D’autres projects tournent autour des thématiques actuelles telles que les réseaux sociaux et l’intelligence artificielle.