Philosophie théorique

Bien que toute philosophie puisse être qualifiée d’éminemment théorique, la philosophie théorique se concentre autour de sujets ayant attrait à la théorie elle-même, par opposition à la philosophie pratique, qui, quant à elle se concentre autour de questions pratiques de la vie humaine, de nos actions. Donc, au lieu de se concentrer sur des questions comme “comment juger si un action est bonne ou mauvaise ?”, la philosophie théorique demandera par exemple, comment peut-on dire d’un raisonnement qu’il est cohérent ? Comment déceler qu’un argument est valide ? Sur quoi se basent nos connaissances ?

Au sein de la philosophie théorique il y a diverses disciplines, comme par exemple la logique formelle, qui elle justement, se concentrera sur l’évaluation, par exemple, de la validité d’un argument en regardant la structure d’un argument plutôt que son contenu. Ce qui nous intéresse en logique c’est les valeurs de vérités, comment arrive-t-on à un raisonnement vrai, juste plutôt que le contenu du raisonnement en lui-même.

La métaphysique, dont le nom remonte à Aristote comme étant le livre qui vient, littéralement après (meta) celui concernant la physique (physis). La métaphysique se concentre sur des questions ayant attrait à la structure, des lois, des fondements de la réalité qui nous entoure. On retrouvera des questions sur les conditions de la réalité, mais également sur la causalité : Pourquoi le monde est-il comme ceci ? Aurait-il pu être différent ? Est-ce que Dieu existe-t-il ?

L’épistémologie quant à elle interroge sur quoi baser le savoir lui-même, que peut-on savoir ? comment ? en se basant sur qui / sur quoi ? C’est une théorie de la connaissance. Le terme “épistemologie” vient du grec et signifie littéralement argument, théorie du de la connaissance (episteme : savoir/connaissance, logos : théorie, argument).

La question centrale de la philosophie de l’esprit est comment comprendre la relation entre le corps et l’esprit. Parmi les thèmes récurrents on y retrouve notamment des phénomènes mentaux qui sont étudiés à la fois par des scientifiques de nos jours que par des personnes venant des sciences humaines : conscience, émotions, pensées, perceptions.  

La philosophie du langage cherche à faire sens des mots, à comprendre comment on peut traduire une pensée en des mots, comment est-ce qu’on peut être sûr que ce référent et le référé, le signifiant et le signifié. On se trouve donc à l’intersection avec d’autres disciplines également avoisinants et collaborant volontiers avec des linguistes (des chercheurs étant spécialisés dans l’évaluation critique du langage, comment un langage se crée-t-il, quels sont ces fonctions etc).

L’esthétique est l’étude de la perception, les sens et le beau. C’est donc assez naturellement qu’elle se tourne volontiers vers l’art. Par exemple, qu’est-ce qui fait qu’on trouve la peinture des tournesols de Van Gogh belle ? Pourquoi une autre œuvre est-elle choquante ? Voilà deux questionnements possibles parmi les innombrables débats et questions possibles en esthétique.

L’herméneutique est la discipline qui porte sur l’interprétation et la compréhension des textes. Par exemple, lorsque l’on passe son vendredi après-midi dans le sous-sol poussiéreux d’une bibliothèque à s’efforcer à lire La Critique de la raison pure, comment peut-on être certain.e que ce que l’on a compris est le message que Kant voulait transmettre ?

La philosophie des sciences se concentre sur les questions des fondements, la méthodologie et les implications philosophiques des sciences et des résultats empiriques trouvés grâce à la science.

La philosophie de la physique est un domaine de la philosophie des sciences qui s’appuie sur la physique (études des phénomènes naturels, des changements dans ceux-ci) pour poser les questions fondamentales concernant le temps, l’espace et l’énergie.

La philosophie de la biologie est une autre discipline de la philosophie des sciences mais qui a attrait au monde vivant, à la biologie (l’étude du vivant). Elle s’interroge par exemple au sujet de l’évolution, de son fonctionnement par exemple en tentant d’y déceler une forme de causalité.

La philosophie transcendantale est développée par Kant dans Critique de la Raison Pure et a donné lieu au développement de l’Idéalisme allemand. La philosophie transcendantale postule que la métaphysique est une science exacte, que certaines connaissances sont possibles a priori via un renversement entre sujet et objet. Les objets sont accessibles au sujet et sont perçus en fonction de la connaissance, ce ne sont pas les objets qui orientent notre connaissance.

Wittgenstein est un philosophe marquant du 20ème siècle. D’origine autrichienne, il a exercé en tant que philosophe à Cambridge et a contribué de manière substantielle à la logique, aux mathématiques, et la philosophie du langage, notamment à travers son œuvre le Tractatus logico-philosophicus, ou encore son texte posthume Les Investigations Philosophiques.

L’existentialisme est un courant philosophique et littéraire apparu au 19ème et 20ème siècle. Suite aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale notamment, nombreux philosophes et écrivains s’interrogent au sujet de l’absurdité et du vide de sens de l’existence. Ces notions, tout comme d’autres comme le néant, l’ennui, l’aliénation mais également la liberté occupent nombreux penseurs existentialistes allemands, comme notamment Heidegger mais également français, comme Camus, Sartre et Simone de Beauvoir pour n’en citer que quelques-uns.